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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/71

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VI

Il n’est pas dans notre intention d’aborder ici les problèmes politiques de l’heure. Aussi bien la guerre de l’Asie doit-elle être considérée en soi autant qu’en fonction de la guerre en Europe. Peut-être la première ne fait-elle que commencer et durera-t-elle même après que la seconde sera terminée. Ne serait-ce que l’échelle des choses, tellement plus grande en Asie qu’en Europe, qu’il faudrait prendre en considération pareille différence. L’Asie est la plus grande des parties du monde ; elle occupe près du tiers de la surface des terres émergées ; elle est plus vaste d’un tiers que l’Afrique et quatre fois comme l’Europe. Elle nourrit la moitié des hommes. Qui oserait dire comment se développeront ses destinées ?

Mais il y a mieux : l’Asie ne combat pas uniquement pour s’enrichir. Son rêve est de rejeter dorénavant toute tutelle de l’Europe, de quelque nature qu’elle soit[1]. Les Asiatiques savent que ce but peut être long à atteindre, mais ils croient à la vertu du temps. Ils ont attendu tout en négociant avec les Occidentaux, tout en acceptant quelquefois des solutions qui ne sont pour eux que des

  1. Voir notre livre : La Chine et le Pacifique, pp. 174 et suiv.