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Page:Duchaussois - Aux glaces polaires, Indiens et Esquimaux, 1921.djvu/102

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Il ne restait aux missionnaires que la ressource des humbles prières et des silencieuses patiences.

Une seule des douze barges annuelles de la Compagnie était affectée au service de toutes les missions : deux tiers de sa capacité pour les trois ou quatre ministres protestants et leur famille, le reste pour les missionnaires catholiques, leurs frères coadjuteurs
Sur un affluent du Mackenzie
et les Sœurs Grises.

Comment faire tenir, en ce « tiers de barge », le nécessaire d’une année d’apostolat, si l’on considère que l’argent n’a point de cours en ces pays, et que l’on achète le gibier et le travail de l’Indien, non pas avec des piastres dont il n’aurait que faire, mais avec l’équivalent en espèces : thé, tabac, poudre, plomb, linge, outils, etc… ! Décompte fait des besoins de toutes les missions, quel accommodement pouvait-il rester, en ce coin de barge, pour les denrées d’échange ? À plus forte raison, comment, avec si peu, espérer développer les œuvres, bâtir des orphelinats, des hôpitaux, des églises ?


Eh bien ! même ce si peu, le temps vint où la Compagnie dut refuser de le transporter. Son monopole ayant expiré en 1859, elle voyait s’élever le prix des fourrures, sous la pression commencée des concurrences. Il lui fallut donc augmenter le volume de ses propres effets. Ne voulant pas, d’autre part, multiplier ses barges, elle dut se débarrasser du service étranger. L’automne 1868, le gouverneur Mac Tavish écrivit à Mgr Faraud :