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Page:Duchaussois - Aux glaces polaires, Indiens et Esquimaux, 1921.djvu/20

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nir de la France s’accorde admirablement avec sa loyauté au drapeau britannique[1].

L’existence des Canadiens Français s’écoulerait dans une paisible prospérité, n’était, pour leur constituer la Cité du Mal que toute Cité du Bien est condamnée à trouver en sa présence ici-bas, une meute d’Orangistes, parqués dans l’Ontario, d’où ils se répandent par leurs journaux, leurs agences, leur valetaille, afin de salir, blesser et tuer, tant qu’il se peut, quiconque parle français et professe le catholicisme.


De notre colonie française du Canada, il nous faut suivre maintenant, pour aborder du même coup notre sujet, une phalange intrépide, trop peu connue, trop souvent décriée, et à laquelle la civilisation et l’Évangile sont redevables de la facilité de leurs conquêtes : la phalange des coureurs-des-bois.

De même que, plus d’un siècle avant Cartier, le découvreur attitré du Canada, avant même le Vénitien Cabot et le Florentin Verazanno, des marins Basques, Bretons et Normands avaient touché de leurs petites barques les rivages du golfe Saint-Laurent et commencé à y faire désirer la France avec sa religion, ainsi les coureurs-des-bois précédèrent dans l’Ouest américain, avec leur foi catholique et leur amour de la France, les découvreurs officiellement envoyés par les princes de l’Europe.

Quel fut le domaine des coureurs-des-bois ?

Nous connaissons approximativement l’étendue du Canada actuel. Compris entre l’océan Atlantique à l’est et l’océan Pacifique à l’ouest, et entre les États-Unis au sud et l’océan Arctique au nord, il mesure environ 9.500.000 kilomètres carrés, superficie presque égale à celle de l’Europe. Ses lignes droites seraient de 5.000 kilomètres, de l’Atlantique au Pacifique, et de 3.500 kilomètres, au moins, des États-Unis à son extrême limite continentale de l’océan Arctique. Le Canada, ainsi considéré, n’était toutefois qu’une partie de la Nouvelle-France, au temps de la domination

  1. Des Canadiens Français vous diront, dans l’intimité, avec un sourire : « Nous aimons la France et l’Angleterre : la première comme notre mère, l’autre comme notre belle-mère. »