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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/108

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noit de se dissiper, & qu’un voile se fût levé devant ses yeux. Les objets lui parurent tout différens ; il rougit à l’instant, & n’osoit plus parler, que pour exprimer sa reconnoissance à la Fée. En rentrant dans le Palais, il trouva sur sa table un recueil de ses ouvrages : il voulut le parcourir pour vérifier son état. Il ne pouvoit pas alors s’imaginer qu’il eût eu la sotise de les faire : il bailloit en lisant ses Romans & ses Comédies, & le soir même il siffla un de ses Opera.

Acajou ayant lassé la Cour par ses extravagances, & s’y ennuyant par le retour de sa raison, partit dès le lendemain avant le jour, & se rendit dans le Pays des Idées aussi promptement, guidé par l’amour, que s’il l’eût été par la folie. Il trouva les mêmes objets qu’il avoit rencontrés la premiere fois, & suivit exactement les conseils de