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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/24

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corriger son plan. Acajou avoit reçu en naissant le don de la beauté, il devoit être le Prince le mieux fait de son temps ; cela flattoit merveilleusement les espérances de la Fée, qui savoit d’ailleurs que les prémices des jeunes gens les plus aimables appartiennent de droit à des vieilles : mais ce qui la chagrina fut de connoître que l’enfant avoit été doüé de toutes les qualités de l’esprit. Harpagine sentoit qu’il n’en seroit que plus difficile à séduire ; elle résolut sur le champ de corriger par l’art ce que son pupille avoit reçu de la nature, & de lui gâter l’esprit ne pouvant pas l’en priver. Elle entra dans le laboratoire où elle composoit ses drogues ; les paroles les plus efficaces, les charmes les plus puissans furent employés ; elle composa deux boules de sucre magique ; dans l’une il y avoit des pastilles dont la vertu étoit d’inspirer le mauvais