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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/93

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du Prince étoit fort changé ; mais qu’il avoit infiniment d’esprit. Elle fut d’abord fâchée qu’il n’eût pas ramené la Princesse ; cependant comme l’objet present l’emporte toujours sur l’absent chez les esprits vifs, elle se consola de la perte de Zirphile par le plaisir de revoir Acajou.

Toute la Cour s’empressoit auprès de lui, plus par curiosité que par intérêt. On s’attendoit à ne trouver qu’un Prince sage & modeste, à qui l’on donneroit, comme à l’ordinaire, tous les ridicules imaginables ; mais on en conçut bien-tôt une idée plus avantageuse. La conversation devint vive & brillante. Le Lecteur attentif se rappelle sans doute que les lunettes de la Fée servoient à racourcir la vûe ; elle les avoit ôtées pour voir le Prince arriver de plus loin, & comme elle ne les avoit pas reprises, elle