Aller au contenu

Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 108 )

plus cruelle inquiétude, la cachait pourtant avec soin, par le généreux motif (du moins elle le croyait) de ne point augmenter celle de M. de Lamerville.

La contrainte qu’elle s’imposait, ajoutant à sa tristesse, elle essayait de la distraire par de longues promenades au dehors : ses pas ne la conduisaient plus dans sa forêt chérie, ils se dirigeaient toujours, d’eux-mêmes, vers la grande route. Un matin, qu’elle ne faisait que d’y entrer, elle vit de loin venir un soldat vétéran qui marchait avec peine : il avait une jambe de bois ; il portait un bras en écharpe. Cet aspect la fit frémir ; elle précipita sa marche, le joignit, et lui demanda s’il revenait de l’armée