Aller au contenu

Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 8 )

ment Anaïs, en laissant tomber son ouvrage, pourquoi ne puis-je être un Racine ! Cette exclamation d’une enfant qui entrait dans sa neuvième année, étonna tout le monde, et fit sourire le comte. Anaïs se mit à fondre en larmes. Son père la prit dans ses bras, et lui donna plusieurs baisers ; mais à chaque caresse, elle répétait : Vous ne m’aimerez jamais comme Racine ! Je suis bien malheureuse ! Consolez-vous, charmante Anaïs, lui dit un savant distingué, que touchait sa douleur naïve ; consolez-vous, votre sexe a plus d’un titre à la gloire ; peut-être êtes-vous appelée à nous rendre un jour ou Deshoulières ou Sévigné.