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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/155

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morceau de Mozard ; je n’avais de ma vie entendu une musique aussi délicieuse : il semblait que l’ame de cette jeune femme fût passée dans ses doigts ; chacun de ses accords venait retentir à mon cœur. J’avais une peine infinie à retenir mes applaudissemens : elle se leva du piano ; je ne fus pas un des derniers à lui porter le tribut de mon admiration. Frappée de la vivacité de mes éloges, elle leva les yeux sur moi, et me jeta un de ces regards qui ne s’oublient jamais. Je demandai son nom à une personne du cercle qui me parut la connaître. Elle s’appelle Florestine de Rostange, me répondit-elle : c’est la plus intéressante et la plus infortunée des femmes. Fille