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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/36

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de la plus séduisante des passions ; il croit qu’elle aime, qu’elle est aimée de son époux : il déploie à ses regards toutes les richesses de nos poëtes ; il applaudit à l’enthousiasme avec lequel elle déclame les scènes magnifiques de Racine et de Voltaire, et sourit de l’exaltation qui l’a fait s’écrier : Ô fortunée Zaïre, que j’envie ton destin !

Jusqu’à cette époque, Anaïs avait cultivé tous les arts, sans montrer une prédilection particulière pour aucun ; mais nos poëtes divins ont fait vibrer une corde nouvelle dans son cœur ; elle y résonne à chaque instant plus fortement. Ce ne sera point en vain qu’ils lui auront découvert un monde enchanteur ; elle