Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et je l’aime ainsi, car elle m’est plus ressemblante, plus humaine : je peux la croire encore vivante.

Ses pâleurs et ses désespoirs, créant le désarroi tragique d’une souffrance, variable selon les heures, lui composaient jadis un fantôme de beauté. Moderne Cléopâtre qui dédiait au temps le fruit amer de sa mélancolie ! Que j’eusse voulu transformer tes larmes en diamants, et, pour défier les injures de demain, couler en une forme matérielle, l’apparence de ton âme, l’ombre de tes cils, chauds de voluptueuse détresse. Je ne peux pas t’oublier, créature immobile, toujours collée à mon désir, ô chère déesse que la mort me vola. Hélas ! nous nous retrouvons désormais dans l’éternité souffrante de nos deux âmes.

92