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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome I.djvu/120

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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE


que celles dont les Grecs avaient eu jusque-là connaissance. Ces renseignements précieux semblent avoir puissamment aidé à la composition de sa théorie des planètes.

Eudoxe acquit bientôt une grande réputation de mathématicien. Proclus dit[1] qu’il lit progresser toutes les parties de la Géométrie. L’enseignement qu’il donna à Cyzique, puis à Athènes, réunit un grand nombre de disciples dont plusieurs sont demeurés justement célèbres. Parmi ces disciples d’Eudoxe, nous trouvons, en effet, Ménechme qui, le premier, étudiera d’une manière systématique les sections coniques et montrera comment elles permettent de résoudre le problème de la duplication du cube ; nous trouvons également Polémarque de Cyzique, que préoccupera le problème astronomique et qui formera, à son tour, Calippe, le continuateur d’Eudoxe.

Tel est le géomètre qui entreprit de sauver les apparences astroniques à l’aide des hypothèses que prescrivaient Platon et les Pythagoriciens.

Eudoxe avait exposé son système dans un ouvrage intitulé : Περὶ ταχῶν, Sur les vitesses ; cet ouvrage paraît avoir été perdu de bonne heure. Eudème en avait donné un exposé dans son Ἀστρολογικη ἱστορία, et cet exposé avait été reproduit par Sosigène le Péripatéticien, probablement dans son traité Περὶ τῶν ἀνελιττουσῶν[2] ; l’Histoire astronomique d’Eudème, le traité de Sosigène sont également, aujourd’hui, des écrits perdus ; mais heureusement Simplicius, qui possédait encore le dernier de ces ouvrages, lui a emprunté la description des systèmes astronomiques d’Eudoxe et de Calippe, et, grâce à lui, cette description nous a été conservée[3].

Les renseignements fournis par le long extrait de Simplicius peuvent être, en quelques points, complétés par les courtes, mais précises indications qu’au XIe livre de sa Métaphysique, Aristote nous donne[4] sur le système d’Eudoxe, sur celui de Calippe et sur les modifications qu’il a apportées à ce dernier.

  1. Procli Diadochi In primum Euclidis elementorum librum commentarii, éd. Friedlein, Lipsiæ, 1873 ; p. 67.
  2. Cité par Proclus, en son Hypotyposes (Hypothèses et époques des Planètes de C. Ptolémée et Hypotyposes de Proclus Diadochus, traduites pour la première fois du grec en français par M. l’abbé Halma ; Paris, 1820. Hypotyposes de Proclus Diadochus, philosophe platonicien, ou Représentation des hypothèses astronomiques p. 111. — Procli Diadochi Hypotyposis astronomicarum positionum. Edidit Carolus Manitius ; Lipsiæ, MCMIX ; p. 130).
  3. Simplicii In Aristotelis de Cœlo libros commentarii ; in lib. II, cap. XII : éd. Karsten, p. 219, col. a, à p. 226, col. b ; éd. Heiberg, p. 488 à p. 506.
  4. Aristote, livre XI, ch. VIII (Aristotelis Opera ; éd. Bekker, vol. II, pp. 1073-1074).