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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome I.djvu/61

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LA COSMOLOGIE DE PLATON

Ce sont là les deux mouvements principaux du Ciel ; mais ils ne sont pas équivalents entre eux. À la rotation du semblable et de l’identique, donc à la rotation du globe extérieur, Dieu a donné la puissance dominatrice (ϰράτος). Ces deux rotations, imitatrices de la sphéricité parfaite de l’Univers, sont divines[1] ; mais la révolution du globe extérieur est la plus divine des deux ; elle est la tête (ϰεφαλή) des mouvements : elle commande (δεσποτοῦν) à tout ce qui existe autour de nous ; réunissant l’ensemble des corps, les dieux les lui ont livrés afin qu’ils en suivissent les lois.

En ces termes magnifiques, Timée exprime que le mouvement diurne de l’orbe suprême se transmet à toute la partie du Ciel qui se trouve au-dessous de lui.


VIII
L’ASTRONOMIE DE PLATON (suite)
LES MOUVEMENTS DES ASTRES ERRANTS

La rotation de l’essence d’identité, qui est celle de l’orbe suprême, demeurera unique ; celle de l’essence de diversité, dirigée d’Occident en Orient et attribuée à l’orbe intérieur, va au contraire prendre des formes multiples[2].

Une coupure de figure sphérique et concentrique à l’Univers déjà séparé l’orbe intérieur de l’orbe extérieur ; sept nouvelles coupures, sphériques comme la première et concentriques à la première, vont distinguer l’orbe intérieur de la masse sphérique centrale, qui contiendra la terre, l’eau et l’air, et diviser l’orbe intérieur en sept globes emboîtés les uns dans les autres.

Les diamètres des coupures sphériques concentriques qui séparent les uns des autres les divers orbes sont dans des rapports bien déterminés. Si l’on prend pour unité le diamètre de la coupure qui sépare la sphère des éléments du premier orbe céleste, les surfaces internes des six orbes célestes suivants ont des diamètres représentés par les nombres 2, 3, 4, 8, 9, 27. Quant à la surface interne de l’orbe suprême, Timée ne nous dit pas quel en est le diamètre[3].

  1. Platon, Timée, 44 ; éd. cit., p. 214.
  2. Platon, Timée, 35-36 ; éd. cit, pp. 207-208.
  3. En l’édition que nous avons citée s’est glissée une erreur. On y lit (p. 207, dernière ligne, et p. 208, première ligne) : δὲ τριπλῆν τῆς τρίτης, τὴν δ’ ἔϰτην τῆς πρώτης ὀϰταπλασίαν. Il faut évidemment permuter les mots δὲ τριπλῆν τῆς τρίτης et les mots δ’ ἔϰτην τῆς πρώτης ὀϰταπλασίαν.