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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome VII.djvu/29

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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

Or, en son commentaire sur le second livre des Sentences, Grégoire de Rimini, à la doctrine qui veut former toute grandeur continue à l’aide d’un nombre limité d’indivisibles, oppose[1] les diverses impossibilités géométriques signalées par Duns Scot. Il termine son exposé en ces termes : « On pourrait composer beaucoup d’autres raisonnements mathématiques ; mais que ceux-là suffisent. »

Certains, en effet, ne se contentaient pas de reproduire les arguments du Docteur Subtil ou de les résumer ; ils les étendaient par de nombreux développements ; tel le célèbre Thomas de Bradwardine qui mourut en 1349, au moment où le souverain pontife ratifiait son élection à l’archevêché de Canterbury. Il avait composé un Tractatus continui dont le premier livre seul nous est parvenu en manuscrit ; Maximilian Curtze en a donné[2] un aperçu sommaire.

En cet écrit, dont la publication complète offrirait le plus grand intérêt, l’illustre mathématicien et théologien de l’Université d’Oxford entreprend de réfuter par raisons mathématiques les atoniistes des diverses sectes ; il combat ceux qui composent un continu fini à l’aide d’un nombre limité d’éléments indivisibles contigus les uns aux autres, comme ceux qui le forment d’un nombre limité de points séparés ; il combat également ceux qui regar dent le continu comme l’ensemble d’une infinité de points actuellement existants.

À ces démonstrations ingénieuses qui, aux conséquences de la décomposition d’une grandeur continue en points ou en éléments indivisibles, opposent les propositions de la Géométrie, Jean Buri-

    in primo (ou secundo) Sententiarum nuperime impressus. Et quamdiligentissime sue integritati restitutus. Per venerabilem sacre theologie baccalarium fratrem Paulum de Genezano. Colophon du premier livre : Explicit lectura —————————— qui legit Parisius anno domini 1344o Per venerabilem sacre theologie bacalarium fratrem Paulium de Geneçano quamdiligentissime castigata et sue pristine integritati restituta. Après la table : Venetiis impensa heredum quondam domini Oclaviani Scoli Modoesien&is ac sociorum. 10 julii 1518. Colophon du second livre : Explicit lectura —————————— Qui legit Parisius anno domini 1344o Per venerabilem … restituta. Après la table : Venetiis sumptibus heredum … ac sociorum. 8 octobris 1518.

    Aux deux colophons, les mois remplacés par des traits sont identiques à ceux qui se lisent dans l’édition de Claude Chevallon. Ces deux colophons proviennent donc certainement des manuscrits ; il est très vraisemblable que l’indication qu’ils renferment est exacte,

  1. Gregorius de Arimo In secundum Sententiarum, Dist. II, quæst. II. art. I. Éd. Claude Chevallon, fol. XXX, col. c, à fol. XXXI, col. d.
  2. Maximilian Curtze, Ueber die Handschrift R. 4o. 2, Problematum Euclidis explicatio, der Königl. Gymnasialbibliothek zu Thorn (Zeitschrift für Mathematik und Physik, XIIIter Jahrgang, 1868, Supplément, p. 65).