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Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/118

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LA LEGENDE D’ANTONIA

Ô cloches de l’église,
Cloches des vallons, cloches des bonnes brises,
Cloches des automnes, cloches des bises,

Pieusement montez,
Tendrement résonnez ;
Vous charmez
Les tristesses des exilés ;

Et vous me dites ce qu’il pouvait être,
Notre amour, notre amour si prompt à disparaître

Notre amour !
C’était que ne s’éteigne point notre jour ;

Nous sommes l’éphémère,
Nous passons sur la terre ;

Notre azur,
C’est notre esprit continué dans le futur ;

Nous nous écoulerons,
Mais nos âmes dureront
Dans nos générations ;

Nos noces, c’eût été que naissent
Ceux qui perpétueraient nos allégresses ;

Quand nous aurions uni nos mains
Et que se seraient confondus nos chemins
Et que seraient achevés nos hymens,