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Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/188

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Avec de tièdes douceurs et de douces flammes,
Le soir revient sur les choses et sur les âmes.
Le soir revient comme jadis,
Aux temps prescrits,
Aux temps bénis,
Aux temps de paradis,
Tel que ce jeune soir
Où l’avenir se leva rayonnant d’espoirs.
Je le revois,
Ce soir des juvéniles joies
Il montait sereinement sur la grève,
Tel qu’un rêve
Il flamboyait à l’occident,
Et ma pensée s’envolait avec lui par le firmament.
Alors parut
L’étranger que mon cœur reconnut ;
Et sous les cieux
Nous allions, nous allions, tous les deux.
Nous cueillions des roses,
Nous suivions le cours des métempsycoses,
Nous cherchions les chansons
Qui flottaient dans les vallons,
Nous écoutions des fanfares,
Des guitares
Harmonieuses
À nos pensées heureuses,
À nos cœurs amis,
À nos bras unis,