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Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/208

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LA LÉGENDE D’ANTONIA

1er Bûcheron

Oh ! la fontaine est proche ;
Va, enfant, par là, en bas des roches.
Nous allons chercher dans notre besace
Quelque gâteau de seigle par qui la faim se passe ;
Et si dans la montagne tu dois
Rester, ici est une grotte, avec un banc de bois ;
L’asile à l’est est ouvert,
Mais la forêt préserve des vents amers,
Et tu trouveras un abri
Contre la rosée matinale et la pluie.

Et puis, ô femme, c’est l’été maintenant,
C’est la saison douce du ciel clément,
C’est l’été, la saison bénie des misérables,
Le bon été aux pauvres secourable ;
Et quand ta soif sera passée
Et tes membres reposés
Et apaisée ta faim,
Jusqu’à demain
Sous l’air du ciel, près de la forêt,
Tu pourras t’endormir, ô femme, dans la paix.


Le Jeune Berger revient avec une jatte d’eau pure ; le 2e Bûcheron tire de la besace un gâteau.


1er Bûcheron

Bois cette eau,