Aller au contenu

Page:Dulac - La Houille rouge.pdf/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 212 —

Exaspérée par tant d’insistance, la doctoresse se redressa, et, les yeux dans les yeux du soldat, lui cria :

— Ce que j’ai ?… Ceci !

Et elle plaqua sa robe sur ses flancs.

L’homme salua, presque respectueux, et disparut ; mais une demi-heure plus tard, il reparut avec un ordre écrit.

— « Ma Dame souffre. Venez lui l’aire une piqûre où je sévirai demain. Des otages sont précisément en partance ».

Von Reiterhardt.


Toujours l’odieuse menace ! Elle s’habilla et lente­ment s’achemina vers les tyrans.

— Et voilà par quelle race j’ai été souillée !

La rage est mauvaise conseillère, aussi, dès les premiers mots insolents, que la malade lui adressa en guise de souhaits de bienvenue, elle répondit la voix sèche et excédée :

— Madame, si vous continuez… je me retire !

— Me laisser souffrir, moi !… parce qu’un loupiot français se prépare ! non… mais… des fois !

Depuis longtemps, Jeanne Deckes s’était aperçue que la louve avait fait un stage patriotique dans les promenoirs des Folies Bergères. Elle en avait retenu quelques mots d’argot que son accent dépouillait de tout humour :