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Page:Dulac - La Houille rouge.pdf/257

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volonté. Te souviens-tu du globe opalin qu’on montrait à l’Exposition de 1900 au Palais de la lumière ?

— En effet, on l’appelait la lumière éternelle. C’était une phosphorescence comme on en voit sur les grèves à certaines marées.

— Eh bien ! cette restitution lumineuse ressemble à celle des corps et des pensées ; elle se condense en un nuage lumineux qui m’est perceptible. Je ne suis pas le seul qui perçoive cela, mais c’est maman qui la première a guidé ma raison, et m’a appris à me servir de mes antennes immatérielles…

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le lendemain, la foule contenue par le service d’ordre pendant la cérémonie se dispersait en groupes joyeux, quand René vint prendre le bras de Daniel et lui donner l’accolade fraternelle.

— Par ici le héros ! disait-il avec fierté, par ici la sortie sur le cœur de la mère qui pleure de joie.

Croirais-tu que père et moi n’avons pu arrêter ses larmes ! Elle si courageuse et si forte devant le malheur !

Un moment Monsieur et Madame Destange, René et Daniel s’étreignirent en pleine brume, répétant en une délicieuse incohérence des mots sans suite, dont la banalité satisfaisait pourtant leur joie. — Bravo ! Bravo ! Tu l’as bien gagnée !… Atten-