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Page:Dulac - La Houille rouge.pdf/264

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que la déchéance de sa beauté laissait endolori — vint écouter à son tour. Peut-être que, là, gisait le remède à son amertume.

Monsieur Destange et ses amis, plus railleurs que jamais, allumèrent des cigares et — entre deux bouffées, — ils laissèrent tomber sur un ton supérieur :

— Regardez-les…

— Ce qui prouve une fois de plus que le mysticisme est le propre des faibles !…

— Les femmes et les infirmes, voilà les conquêtes des religions !…

Mais Daniel qui avait l’oreille fine et la susceptibilité prompte répliqua :

— Pour railler notre mysticisme, il faudrait que les esprits forts n’aient pas engendré notre faiblesse et nos infirmités. Pour se proclamer matérialiste il faut avoir asservi la matière et non pas l’adorer. Ainsi… les Allemands — ces mystiques par excellence — sont les vrais matérialistes de l’heure…

— Alors — je n’en suis plus, dit un convive en prenant congé, gaîment, je ne veux pas me trouver en aussi mauvaise compagnie !

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