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Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/41

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indiquait son extraction du taureau céleste ; corne dont les poètes et les sculpteurs, se conformant à l’idée de fécondité et de force attachée à cet attribut du soleil régénérateur, firent la corne d’abondance. Par suite de ce principe, et pour donner un caractère de force et de domination aux objets qu’ils représentaient, ils placèrent des cornes sur le front de plusieurs divinités, sur celui des fleuves, des demi-dieux, et même des héros de l’antiquité.

D’après ces exemples, il ne doit pas sembler étrange de voir les parties sexuelles du taureau et du bouc sacrés obtenir les mêmes honneurs que leurs pieds, leur tête ou leurs cornes, puisque ces parties exprimaient d’une manière particulière et très énergique, à l’esprit et aux yeux, la force régénératrice, la source de fécondité attribuée au soleil du printemps et à ces animaux qui en étaient les emblèmes.

Un autre fait ajoute un nouveau degré de vraisemblance à mon opinion ; c’est l’importance qu’attachaient les prêtres égyptiens à la partie génitale du taureau Apis[1].

  1. On dit vulgairement le bœuf Apis ; mais, autorisé par l’histoire, et surtout par l’opinion du savant de Caylus, je dirai le taureau Apis. « Je suis résolu, dit ce célèbre antiquaire, de ne point donner de fausses idées, et de dire toujours le taureau. » (Recueil d’Αntiquités, t. III, p. 28.)