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ASCANIO.

rait inconvenante, il prit congé de dame Perrine en lui promettant de revenir le lendemain.

En sortant du Petit-Nesle, Ascanio se trouva presque nez à nez avec deux hommes qui allaient y entrer. À la manière dont l’un de ces deux hommes le regarda, encore plus qu’à son costume, il reconnut que ce devait être le prévôt.

Bientôt ses soupçons furent changés en certitude lorsqu’il vit ces deux hommes frapper à la même porte par laquelle il venait de sortir : il eut alors le regret de n’être point parti plus tôt, car qui pouvait dire si son imprudence n’allait pas retomber sur Colombe.

Pour ôter tout caractère d’importance à sa visite, en supposant que le prévôt y eût fait attention, Ascanio s’éloigna sans même retourner la tête vers ce petit coin du monde qui était le seul dont en ce moment il eût voulu être le roi.

En rentrant à l’atelier, il trouva Benvenuto fort préoccupé. — Cet homme qui les avait arrêtés dans la rue était le Primatice, et il accourait en bon confrère prévenir Cellini que, pendant cette visite qu’était venue lui faire le matin François Ier, l’imprudent artiste avait trouvé moyen de se faire de madame la duchesse d’Étampes une ennemie mortelle.