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ASCANIO.

grimace médiocrement gracieuse ; pourtant il suivit l’orfévre sans témoigner ouvertement sa mauvaise humeur, mais en grommelant tout bas quelque sourde menace ; aussi Cellini, pour achever de le faire damner, le pria-t-il de faire avec lui le tour de sa nouvelle demeure. L’invitation était faite avec tant de politesse, qu’il n’y avait pas moyen de refuser. Le prévôt, bon gré mal gré, suivit donc son voisin, qui ne lui fit grâce ni d’un coin du jardin, ni d’une chambre du château.

— Eh bien ! tout cela est superbe, dit Benvenuto quand ils eurent achevé la promenade que chacun d’eux avait accomplie avec un sentiment bien opposé. À présent, monsieur le prévôt, je conçois et j’excuse votre répugnance à quitter cet hôtel ; mais je n’ai pas besoin de vous dire que vous serez toujours le très bien venu quand vous voudrez comme aujourd’hui me faire l’honneur de visiter ma pauvre demeure.

— Vous oubliez, monsieur, que je n’y viens aujourd’hui que pour recevoir vos conditions et vous offrir les miennes. J’attends.

— Comment donc, messire Robert ! mais c’est moi qui suis à vos ordres. Si vous voulez me permettre de vous communiquer d’abord mes désirs, vous serez libre ensuite d’exprimer votre volonté.

— Parlez.

— Avant tout, la clause essentielle.

— Quelle est-elle ?

— La voici :

« Art. 1er. Messire Robert d’Estourville, prévôt de Paris, a reconnaît les droits de Benvenuto Cellini à la propriété