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ASCANIO

dauphin par la mort de son frère aîné François, à Catherine de Médicis, nièce du pape Clément VII.

Malheureusement, au moment où tous les préparatifs de l’invasion méditée par le roi venaient d’être achevés, le pape Clément VII était mort et avait eu pour successeur Alexandre Farnèse, lequel était monté sur le trône de saint Pierre sous le nom de Paul III.

Or, Paul III avait résolu dans sa politique de ne se laisser entraîner ni au parti de l’empereur ni au parti du roi de France, et de tenir la balance égaie entre Charles-Quint et François Ier.

Tranquillisé de ce côté, l’empereur cessa de s’inquiéter des préparatifs de la France, et prépara à son tour une expédition contre Tunis, dont s’était emparé le fameux corsaire Cher-Eddin, si célèbre sous le nom de Barberousse, lequel, après en avoir chassé Muley-Hassan, s’était emparé de ce pays et de là ravageait la Sicile.

L’expédition avait complétement réussi, et Charles-Quint, après avoir détruit trois ou quatre vaisseaux à l’amiral de Soliman, était entré triomphant dans le port de Naples.

Là il avait appris une nouvelle qui l’avait encore rassuré : c’est que Charles III, duc de Savoie, bien qu’oncle maternel de François Ier, s’était, par les conseils de sa nouvelle femme, Béatrix, fille d’Emmanuel, roi de Portugal, détaché du parti du roi de France ; si bien que lorsque François Ier, en vertu de ses anciens traités avec Charles III, avait sommé celui-ci de recevoir ses troupes, le duc de Savoie n’avait répondu que par un refus, de sorte que François Ier se trouvait dans la nécessité de forcer le ter-