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ASCANIO.

Benvenuto avait, comme nous l’avons dit, minutieusement examiné sa chambre du moment où il y était entré, et de ce moment il avait été fixé sur ses moyens d’évasion. Sa fenêtre était grillée, et les barreaux étaient trop forts pour être enlevés avec la main ou déchaussés avec son outil à modeler, le seul instrument de fer qu’il possédât. Quant à sa cheminée, elle se rétrécissait au point qu’il eût fallu que le prisonnier eût le privilège de se changer en serpent comme la fée Mélusine pour y passer. Restait la porte.

Ah ! la porte ! Voyons un peu comment était faite la porte.

La porte était une porte de chêne épaisse de deux doigts, fermée par deux serrures, close par quatre verrous, et recouverte en dedans de plaques de fer maintenues en haut et en bas par des clous.

C’était par cette porte qu’il fallait passer.

Car Benvenuto avait remarqué qu’à quelques pas de cette porte et dans le corridor qui y conduisait était l’escalier par lequel on allait relever la sentinelle de la plate-forme. De deux heures en deux heures, Benvenuto entendait donc le bruit des pas qui montaient ; puis les pas redescendaient, et il en avait pour deux autres heures sans être réveillé par aucun bruit.

Il s’agissait donc tout simplement de se trouver de l’autre côté de cette porte de chêne, épaisse de deux doigts, fermée par deux serrures, close par quatre verrous, et, de plus recouverte en dedans, comme nous l’avons dit, de plaques de fer maintenues en haut et en bas par des clous.

Or, voici le travail auquel Benvenuto s’était livré pendant ce mois qui venait de s’écouler.