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ASCANIO.

IV.

SCOZZONE.

Lorsque Benvenuto Cellini arriva en France, François I er était au château de Fontainebleau avec toute sa cour : l’artiste rencontra donc celui qu’il venait chercher, et s’arrêta dans la ville, faisant prévenir le cardinal de Ferrare qu’il était arrivé. Le cardinal, qui savait que le roi attendait Benvenuto avec impatience, transmit aussitôt cette nouvelle à Sa Majesté. Le même jour, Benvenuto fut reçu par le roi, qui, s’adressant à lui dans cette douce et vigoureuse langue que l’artiste écrivait si bien, lui dit : — Benvenuto, passez gaîment quelques jours pour vous remettre de vos chagrins et de vos fatigues, reposez-vous, divertissez-vous, et pendant ce temps nous songerons à vous commander quelque bel ouvrage. — Puis, ayant logé l’artiste au château, François I er ordonna qu’il ne lui manquât rien.

Benvenuto se trouva donc du premier coup au centre de la civilisation française, en arrière à cette époque de celle d’Italie, avec laquelle elle luttait déjà et qu’elle devait surpasser bientôt. En regardant autour de lui, il pouvait facilement croire qu’il n’avait pas quitté la capitale de la Toscane, car il se retrouvait au milieu des arts et des artistes