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ASCANIO.

VI.

À QUOI SERVENT LES DUÈGNES.

À peine avaient-ils fait dix pas dans la rue, qu’ils rencontrèrent un homme de cinquante ans à peu près, assez exigu de taille, mais d’une physionomie mobile et fine.

— J’allais chez vous, Benvenuto, dit le nouvel arrivant, qu’Ascanio salua avec un respect mêlé de vénération, et auquel Benvenuto tendit cordialement la main.

— Était-ce pour affaire d’importance, mon cher Francesco ? dit l’orfèvre : alors je retourne avec vous ; ou bien était-ce purement et simplement pour me voir ? alors venez avec moi.

— C’était pour vous donner un avis, Benvenuto.

— J’écoute. Un avis est toujours bon à recevoir lorsqu’il vient de la part d’un ami.

— Mais celui que j’ai à vous donner ne peut-être donné qu’à vous seul.

— Ce jeune homme est un autre moi-même, Francesco ; parlez.

— Je l’eusse déjà fait si j’avais cru devoir le faire, répondit l’ami de Benvenuto.