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ASCANIO.

nio, qui savait parfaitement que le prévôt n’y était point.

— Non, monsieur ; il est au Châtelet.

— Eh bien ! en son absence, qui est-ce qui le remplace ?

— Il y a sa fille, mademoiselle Colombe.

Ascanio se sentit rougir jusqu’aux oreilles.

— Et puis, continua le jardinier, il y a encore dame Perrine. Monsieur veut-il parler à dame Perrine ou à mademoiselle Colombe ?

Cette demande était bien simple, et cependant elle produisit un terrible combat dans l’âme d’Ascanio. Il ouvrit la bouche pour dire que c’était mademoiselle Colombe qu’il voulait voir, et cependant, comme si des paroles aussi hasardeuses se refusaient à sortir de ses lèvres, ce fut dame Perrine qu’il demanda.

Le jardinier, qui ne se doutait pas que sa question, qu’il regardait comme fort simple, eût causé un si grand remue-ménage, inclina la tête en signe d’obéissance et s’avança à travers la cour du côté de la porte intérieure du Petit-Nesle. Ascanio le suivit.

Il lui fallut traverser une seconde cour, puis une deuxième porte, puis un petit parterre, puis les marches d’un perron, puis une longue galerie. Après quoi le jardinier ouvrit une porte et dit :

— Dame Perrine, c’est un jeune homme qui demande à visiter l’hôtel au nom du roi.

Et se dérangeant alors, il fit place à Ascanio, qui lui succéda sur le seuil de la porte.

Ascanio s’appuya au mur, un nuage venait de lui passer sur les yeux : une chose bien simple et que cependant il n’avait pas prévu était arrivée : dame Perrine était avec Colombe, et il se trouvait en face de toutes deux