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ACTE TROISIÈME.
CORNEILLE.
PERSONNAGES
CHRISTINE.
MONALDESCHI.
SENTINELLI.
PAULA.
EBBA.
STEINBERG.
CORNEILLE.
LA CALPRENÈDE.
Un appartement du palais de Fontainebleau ; au fond, les portes de la chambre à coucher de la reine. — À gauche, une porte latérale conduisant à l’appartement de Monaldeschi.
Scène PREMIÈRE.
MONALDESCHI, sortant de l’appartement de la reine ; PAULA, debout, appuyée contre la porte de l’appartement de Monaldeschi.
MONALDESCHI.
Encor ?
PAULA.
Toujours.
MONALDESCHI.
Paula !
PAULA.
Monaldeschi !
MONALDESCHI.
Me poursuivre ainsi… dis… que veux-tu donc de moi ?
Parle.
PAULA.
Que le ciel a ton jour mêle pour qu’il soit sombre,
Le songe qui la nuit tourmente ton sommeil,
Et la voix qui te dit : « Malheur !… » à ton réveil.
MONALDESCHI.
Paula, depuis trois ans je souffre ta démence,
C’est assez.
PAULA.
Au jour du jugement, où tu criras merci,
Quand Dieu t’appellera, je dirai : — Me voici ! —
C’est assez ! — oh ! non, non.
MONALDESCHI, réfléchissant un moment, puis allant à elle.
Si vous voulez, Paula, — je puis faire renaître
Le bonheur dans les jours qui vous sont réservés.
Voulez-vous être heureuse encor ? vous le pouvez.
PAULA.
Serait-ce de ta bouche une ironie affreuse,
Que de me dire à moi : « Voulez-vous être heureuse ? »