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ÉPILOGUE.


(29 AVRIL 1689.)


CHRISTINE.




PERSONNAGES

CHRISTINE.

BORRI.

PAULA.

SENTINELLI.

STEINBERG.

EBBA.

OXENSTIERN.

COMTE DE BRAHÉ.

GUÊME.


Séparateur


Une chambre du palais Azzolini.

Scène PREMIÈRE.

CHRISTINE, couchée sur une chaise longue, ayant près d’elle une table, des papiers, une lampe, et achevant d’écrire ; BORRI, son médecin, derrière elle.
CHRISTINE.

Sur le seuil de la tombe, avant que d’y descendre.
Je signe de mes noms de Christine Alessandre
Cette confession que je dédie à Dieu.
Rome, 29 avril. — C’est mon dernier adieu
Au monde, qui bientôt va devenir mon juge.
Je ne l’ai point trompé par un vain subterfuge ;
J’ai tout dit ; — tout est là, le mal avec le bien.
Qu’importe à qui bientôt ne doit plus être rien
Ce que dira de lui la terre qui s’efface ?
Comme Moïse, à Dieu j’ai parlé face à face ;
Par sa force mon cœur n’a point été trahi,
Car le trône pour moi fut un mont Sinaï.
Et quand la voix de Dieu grondait comme la foudre,
Mon peuple était en bas prosterné dans la poudre,
Attendant.

(À Borri.)

Attendant. — Approchez. On a fait bien du bruit,
Borri, dans ce palais, pendant toute la nuit.
Qu’était-ce donc ?…

BORRI.

Qu’était-ce donc ?… Madame, une grande nouvelle,
Importante pour vous, pour Rome…

CHRISTINE.

Importante pour vous, pour Rome… Quelle est-elle ?

BORRI.

Le roi Charles-Gustave est mourant…

CHRISTINE.

Le roi Charles-Gustave est mourant… Que le ciel
Fasse descendre un ange à son chevet mortel !

BORRI.

La Suède se souvient d’un temps qui fut prospère,