Page:Dumas - Œuvres - 1838, vol.2.djvu/390

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moi… moi ! Orsini, Orsini ! ne frappe pas, malheureux !

BURIDAN, secouant la porte.

Porte d’enfer !… mon fils ! mon fils !!!

MARGUERITE.

Gaultier !

BURIDAN.

Orsini !… démon !… enfer ! Orsini !!!

MARGUERITE.

Pitié ! pitié !

GAULTIER, en dehors, criant et appelant au secours.

Á moi ! à moi ! au secours !

MARGUERITE.

La porte s’ouvre !

(Elle recule.)



Scène VIII


Les mêmes ; GAULTIER.
GAULTIER, entrant tout ensanglanté.

Marguerite, Marguerite ! je te rapporte la clef de la tour.

MARGUERITE.

Malheureux, malheureux ! je suis ta mère !

GAULTIER.

Ma mère !… eh bien ! ma mère, soyez maudite !

(Il tombe et meurt.)
BURIDAN, se penchant sur son fils et à genoux.

Marguerite, Landry leur avait fait à chacun une marque sur le bras gauche. — (Il déchire la manche de Gaultier et regarde le bras.) Tu le vois, ce sont bien eux… Enfants damnés au sein de leur mère… Un meurtre a présidé à leur naissance, un meurtre a abrégé leur vie !

MARGUERITE.

Grâce ! grâce !


Scène IX


Les mêmes ; ORSINI, SAVOISY, gardes.
ORSINI, entrant, entre deux gardes qui le tiennent.

Monseigneur, voilà les véritables assassins ; ce sont eux et non pas moi.

SAVOISY, s’avançant.

Vous êtes mes prisonniers.


MARGUERITE et BURIDAN.

Prisonniers, nous ?

MARGUERITE.

Moi, la reine ?

BURIDAN.

Moi, le premier ministre ?

SAVOISY.

Il n’y a ici ni reine ni premier ministre ; il y a un cadavre, deux assassins, et l’ordre signé de la main du roi d’arrêter cette nuit, quels qu’ils soient, ceux que je trouverai dans la tour de Nesle.