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Tableau 2

Une chambre du château de Villa-Mayor.



Scène I

. Teresina, Paquita, lisant toutes deux.

TERESINA.

Paquita !

PAQUITA.

Madame ?

TERESINA.

Est-ce que le livre que tu lis t’amuse ?

PAQUITA.

Prodigieusement ! Est-ce que le livre que lit madame l’ennuie ?

TERESINA.

À la mort !

PAQUITA.

De quoi traite-t-il ?

TERESINA.

Des vertus de très grande et très noble dame Pénélope, épouse de Monseigneur Ulysse, roi d’Ithaque. Et le tien ?

PAQUITA.

Des amours de la princesse Boudour avec les fils du roi de Serendib.

TERESINA.

Avec le fils, tu veux dire ?

PAQUITA.

Avec les fils, je dis.

TERESINA.

Cela ne se peut pas.

PAQUITA.

Pardon, Señora, elle les a aimés chacun leur tour : le premier, un peu ; le second, beaucoup, et le troisième, passionnément ; la progression ordinaire. C’est toujours le dernier qu’on aime davantage.

TERESINA.

Vous êtes folle, Paquita.

PAQUITA, se levant et s’approchant de Teresina.

Mais le plus joli de tout cela, madame, c’est qu’un jour, en se promenant au bord de la mer, elle trouva sur le rivage un vase de grès scellé avec du plomb ; elle s’approcha de ce vase, et elle entendit une petite voix plaintive qui en sortait ; elle le fit briser aussitôt, et elle se trouva en face d’un beau génie qui lui dit de souhaiter trois choses, et qu’elles seraient accomplies… Quand nous nous promènerons au bord de la mer, il faudra bien regarder !

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