Page:Dumas - Œuvres - 1838, vol.2.djvu/590

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UITA}}, écoutant.

On s’arrête !

TERESINA, écoutant aussi.

On frappe !

PAQUITA.

Il faut savoir qui cela est.

TERESINA.

Demande.

PAQUITA.

Qui est là ?

HUSSEIN, en dehors

L’esclave du Comte Don Juan.

TERESINA.

Paquita !

PAQUITA.

Silence !… Et que veut le Comte Don Juan ?

HUSSEIN.

Présenter ses hommages à la maîtresse de ce château.

PAQUITA, se retournant vers sa maîtresse.

Ses hommages !… C’est bien respectueux.

TERESINA.

N’importe, je ne puis le recevoir.

HUSSEIN.

Eh bien ?

PAQUITA.

Eh bien, allez dire au comte Don Juan que, ce soir, il est trop tard… Demain, nous verrons.

TERESINA.

Que dis-tu donc ?

PAQUITA.

Je répète vos paroles mot pour mot.

HUSSEIN.

Mais, comme mon maître part demain, il désirerait parler ce soir à la camérière.

PAQUITA, se retournant vers sa maîtresse

À la camérière, je n’y vois pas d’inconvénient… D’ailleurs, il faut que je lui redemande votre éventail… Vous ne pouvez le laisser entre les mains de ce jeune homme, ce serait lui donner des espérances.

TERESINA, vivement

Tu as raison.

PAQUITA, à Hussein.

Allez dire au comte Don Juan que la camérière de doña Teresina consent à lui accorder l’entrevue qu’il sollicite.

TERESINA.

Paquita, je me retire dans ma chambre… Tu lui diras qu’il m’était impossible de le recevoir, que je suis fiancée à Don Josès, et qu’il sait qu’en pareille circonstance, les jeunes filles espagnoles ne paraissent devant aucun autre cavalier que leur mari.

PAQUITA, la poussant dans sa chambre.

C’est bien, c’est bien, c’est bien !


Scène II

.

Don Juan, Paquita.

DON JUAN, de la porte du fond.

Seule ?

PAQUITA, de l’autre porte.

Seule.

DON JUAN, s’approchant.

Tant mieux !

PAQUITA.

Seigneur cavalier, ma maîtresse…

DON JUAN.

Écoute derrière quelque tapisserie, n’est-ce pas ? Sois tranquille, je parlerai bas… Ton nom ?

PAQUITA.

Paquita.

DON JUAN, allant à elle et la regardant.

Eh bien, Paquita… si je connais bien mes Espagnes, tu es Andalouse ; si je n’ai point oublié ma science des âges, tu as vingt-cinq ans, et, si je sais toujours lire dans les yeux, tu as déjà trahi un mari, trompé deux amants, et perdu trois maîtresses.

PAQUITA.

Vous êtes sorcier, Monseigneur !

DON JUAN.

Quant à moi, je suis le Comte Don Juan de Marana.

PAQUITA.

Noble ?

DON JUAN.

Je t’ai dit mon nom.

PAQUITA.

Riche ?

DON JUAN.

Comme une mine d’or.

PAQUITA.

Et magnifique ?

DON JUAN.

Comme le roi.

PAQUITA.

Vous croirai-je sur parole ?

DON JUAN, lui donnant sa bourse

Non, sur actions.

PAQUITA.

Je vous crois, Monseigneur.

DON JUAN.

Maintenant, parlons de ta maîtresse.

PAQUITA.

Elle a…

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