ACTE DEUXIÈME.
ANTONY.
ADÈLE.
OLIVIER DELAUNAY.
LA VICOMTESSE DE LANCY.
CLARA.
Scène PREMIÈRE.
Adèle !…
Eh bien ?
Je quitte Antony.
Antony ! toujours Antony !… Eh bien ! que me veut-il ?
Il va s’en aller aujourd’hui.
Il est tout à fait rétabli ?
Oui ; mais il est si triste…
Mon Dieu !
Tu as été bien cruelle envers lui. Depuis cinq jours qu’il t’a sauvée, à peine si tu l’as revu, et toujours devant M. Olivier… Tu as peut-être raison. Oui, c’est un devoir que t’imposent les titres d’épouse et de mère… Mais, Adèle, ce malheureux souffre tant… il a droit de se plaindre. Un étranger eût obtenu de toi plus d’égards, plus de soins… Ne crains-tu pas que tant de réserve ne lui fasse soupçonner que c’est pour toi-même que tu crains de le revoir ?
Le revoir ! Oh ! mon Dieu ! où est donc la nécessité de le revoir ? Oh ! vous me perdrez tous deux ; et alors, toi aussi, tu me diras comme les autres : Pourquoi l’as-tu revu ?… Clara, toi qui es heureuse près d’un mari qui t’aime et que tu as épousé d’amour, toi qui craignais de le quitter quinze jours pour les venir passer près de moi, je conçois que mes craintes te paraissent exagérées… Mais moi, seule avec ma fille, isolée avec mes souvenirs,
