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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/231

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ces qui avaient lutté contre les géants aux cent bras, ces forces qui avaient roulé Pélion du haut de l’Ossa, ces forces étaient épuisées.

On eût dit qu’il n’attendait pour entrer dans son agonie que cette nouvelle que venait de lui apporter le Juif.

Aussi, Isaac comprit-il qu’il n’avait pas de temps à perdre pour accomplir les vœux du mourant. Il descendit de la colline où le sphinx l’avait déposé, entra dans la cabane d’un bûcheron, y prit une hache, gravit le Caucase, se perdit dans la nuée immense, et, arrivé aux limites supérieures de la forêt, se mit à l’œuvre.

Bientôt, sous la hache terrible, les chênes, les hêtres et les sapins tombèrent comme les épis sous la faux ; du fond de la vallée, on les entendait craquer dans leur chute, et l’on voyait descendre bondissants du Caucase les rochers qu’ils déracinaient en tombant.