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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/242

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quelle, avant d’arriver à Lébadée, côtoie deux sources qui, par la tranquillité et la transparence de leurs ondes, contrastent étrangement avec les eaux de la bruyante et rapide rivière.

Il est vrai que celle-ci, après s’être encaissée, pendant l’espace de dix stades, dans un ravin profond et sombre, va, reparaissant près de la ville, nouer sa fraîche ceinture de gaze autour des murailles, et, continuant son chemin, roule, par une pente douce et par une délicieuse vallée, dans le lac Copaïs.

Ces deux sources dont nous venons de parler, si modestes qu’elles soient, ont, dans toute la Béotie, une réputation presque égale à celle du fameux Permesse, où s’abreuve Pégase et où se désaltèrent les Muses ; mystérieuses et cachées comme toutes les choses précieuses, on les appelle le Léthé et la Mnémosyne, c’est-à-dire les sources de l’oubli et de la mémoire.