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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/32

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l’épaisseur du sirop ; de temps en temps, elle portait la coupe d’opale à ses lèvres, et avalait, avec une volupté étrange, quelques gouttes du breuvage inconnu, et, à mesure qu’elle buvait, ses joues reprenaient cette transparente fraîcheur que donnerait extérieurement à une urne d’albâtre un vin couleur de pourpre versé dans cette urne.

Alors, elle commença à abandonner à Clinias sa blanche main, jusqu’à laquelle semblait s’étendre une légère vapeur rose ; cette main, que lorsqu’il l’avait touchée par surprise, — car Meroë l’écartait avec soin, — Clinias avait trouvée froide comme celle d’une statue couchée sur une tombe, cette main tiédissait peu à peu, et serrait, par secousses et presque convulsivement, celle du jeune homme ; on eût dit que Meroë vivait dans