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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/37

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jetèrent leurs couronnes sur le chemin qu’ils allaient parcourir.

Et, doucement, Clinias tira à lui la belle Phénicienne en lui disant :

— Ô Meroë ! l’heure est venue où la femme la plus chaste et la plus sévère n’a rien à refuser à son époux… Viens Meroë ! viens !

Mais il l’appelait vainement, mais il l’attirait vainement à lui : les pieds de Meroë paraissaient avoir pris racine en terre comme ceux de la nymphe Daphné, maîtresse d’Apollon.

Clinias jeta les yeux sur la belle Phénicienne : il la vit pâle, frissonnante, les dents serrées et mises à nu par la crispation de ses lèvres ; elle se cramponnait à lui de sa main gauche, tandis que sa main droite, étendue vers la porte, semblait montrer du doigt cette vision si