Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/148

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Elle vit alors Balsamo qui la saluait profondément en fixant ses yeux sur elle.

Elle chancela et se retint aux volets pour ne pas perdre l’équilibre.

— Bonjour, monsieur, répondit-elle à son tour.

Elle prononça ces deux mots juste au moment où Nicole, qui venait prévenir le baron que sa fille ne répondrait point, restait stupéfaite et la bouche béante, sans rien comprendre à cette capricieuse contradiction.

Presque aussitôt Andrée, abandonnée de toutes ses forces, tomba sur un fauteuil.


XII

AU JOUR.


Le voyageur s’était levé de grand matin pour donner un coup d’œil à la voiture et s’informer de la santé d’Althotas.

Tout le monde dormait encore au château, excepté Gilbert qui, caché derrière les barreaux d’une chambre qu’il habitait à la porte d’entrée, avait curieusement suivi les manœuvres de Balsamo et interrogé toutes ses démarches.

Mais Balsamo s’était retiré, fermant la porte du compartiment d’Althotas, et il était loin avant que Gilbert n’eût mis le pied dans l’avenue.

En effet, Balsamo, en remontant vers le massif, avait été frappé du changement que le jour apportait dans le tableau qui lui avait paru si sombre la veille.

Le petit château blanc et rouge, car il était fait de pierres et de briques, était surmonté d’une forêt de sycomores et de faux ébéniers immenses, dont les grappes parfumées tombaient