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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/15

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qui jure dans l’ombre la mort des rois et l’écroulement des trônes.

— Oh ! dit Balsamo, c’est bien vague.

— Comment, bien vague ?

— Si vous saviez combien j’ai vu d’hommes qui ressemblent à ce portrait !

— En vérité !

— Sans doute ; et vous ferez bien de préciser un peu, si vous voulez que je vous aide. D’abord, savez-vous en quel pays il habite de préférence ?

— Il les habite tous.

— Mais en ce moment, par exemple ?

— En ce moment, il est en France.

— Et qu’y fait-il, en France ?

— Il dirige une immense conspiration.

— Ah ! voilà un renseignement, à la bonne heure ; et si vous savez quelle conspiration il dirige, eh bien, vous tenez un fil au bout duquel, selon toute probabilité, vous trouverez votre homme.

— Je le crois comme vous.

— Eh bien, si vous le croyez, pourquoi, en ce cas, me demandez-vous conseil ? C’est inutile.

— Ah ! c’est que je me consulte encore.

— Sur quoi ?

— Sur ceci.

— Dites.

— Le ferai-je arrêter, oui ou non ?

— Oui ou non ?

— Oui ou non.

— Je ne comprends pas le non, monsieur le lieutenant de police ; car enfin, s’il conspire…

— Oui ; mais s’il est un peu garanti par quelque nom, par quelque titre ?

— Ah ! je comprends. Mais quel nom, quel titre ? Il faudrait me dire cela pour que je vous aidasse dans vos recherches, monsieur.