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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/176

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et apparaissant au haut des degrés, vint l’arrêter avec cette question :

— Que veut monsieur ?

Philippe tressaillit comme à un obstacle imprévu. Il regarda l’Allemand en fronçant le sourcil, comme si Fritz n’eût pas accompli un simple devoir de serviteur.

— Je veux, dit-il, parler au maître du logis, au comte de Fœnix, répliqua Philippe en passant la bride de son cheval à un anneau et en marchant vers la maison, dans laquelle il entra.

— Monsieur n’est point chez lui, dit Fritz, en laissant cependant passer Philippe, avec cette politesse d’un serviteur bien dressé.

Chose étrange, Philippe semblait avoir tout prévu, excepté cette simple réponse.

Il demeura un instant interdit.

— Où le trouverai-je ? demanda-t-il.

— Je ne sais, monsieur.

— Vous devez savoir cependant ?

— Je vous demande pardon, monsieur ne me rend pas de comptes.

— Mon ami, dit Philippe, il faut pourtant que je parle à votre maître ce soir.

— Je doute que ce soit possible.

— Il le faut ; c’est pour une affaire de la plus haute importance.

Fritz s’inclina sans répondre.

— Il est donc sorti ? demanda Philippe.

— Oui, monsieur.

— Il rentrera sans doute ?

— Je ne crois pas, monsieur.

— Ah ! vous ne croyez pas ?

— Non.

— Très bien, dit Philippe avec un commencement de fièvre ; en attendant, allez dire à votre maître…

— Mais j’ai l’honneur de vous dire, répliqua imperturbablement Fritz, que monsieur n’est pas ici.