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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/185

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— Oh ! c’est vrai, c’est vrai, dit-il, je me rappelle ; je suis parti sans la réveiller.

— Vous avouez, vous avouez ! s’écria Philippe.

— Oui, et quelque infâme pendant cette nuit terrible, oh ! terrible pour nous tous, monsieur, quelque infâme aura profité de son sommeil.

— Ah ! voulez-vous me railler, monsieur ?

— Non, je veux vous convaincre.

— Ce sera difficile.

— Où se trouve en ce moment votre sœur ?

— Là, où vous l’avez si bien découverte.

— À Trianon ?

— Oui.

— Je vais à Trianon avec vous, monsieur.

Philippe demeura immobile d’étonnement.

— J’ai commis une faute, monsieur, dit Balsamo, mais je suis pur de tout crime ; j’ai laissé cette enfant dans le sommeil magnétique. Eh bien, en compensation de cette faute, qu’il est juste de me pardonner, je vous apprendrai, moi, le nom du coupable.

— Dites-le, dites-le !

— Je ne le sais pas, moi, dit Balsamo.

— Qui donc le sait, alors ?

— Votre sœur.

— Mais elle a refusé de me le dire.

— Peut-être, mais elle me le dira à moi.

— Ma sœur ?

— Si votre sœur accuse quelqu’un, la croirez-vous ?

— Oui, car ma sœur, c’est l’ange de la pureté.

Balsamo sonna.

— Fritz, un carrosse ! dit-il en voyant apparaître l’Allemand.

Philippe arpentait le salon comme un fou.

— Le coupable ? disait-il, vous promettez de me faire connaître le coupable ?

— Monsieur, dit Balsamo, votre épée a été brisée dans la lutte, voulez-vous me permettre de vous en offrir une autre ?