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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/315

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CLXIV

LES ILES AÇORES.


À l’heure fixée par le capitaine, on aperçut à l’avant du navire, bien loin dans le soleil éblouissant, les côtes de quelques îles situées au nord-est.

C’étaient les îles Açores.

Le vent portait de ce côté ; le brick marchait bien. On arriva en vue complète des îles vers trois heures de l’après-midi.

Philippe vit ces hauts pitons de collines aux formes étranges, à l’aspect lugubre. Des rochers noircis comme par l’action du feu volcanique, des découpures aux crêtes lumineuses, aux abîmes profonds.

À peine arrivé à distance du canon de la première de ces îles, le brick mit en panne, et l’équipage prépara un débarquement pour faire quelques tonnes d’eau fraîche, ainsi que l’avait accordé le capitaine.

Tous les passagers se promettaient le plaisir d’une excursion à terre. Poser le pied sur un sol immobile après vingt jours et vingt nuits d’une navigation pénible, c’est une partie de plaisir que peuvent seuls apprécier ceux qui ont fait un voyage de long cours.

— Messieurs, dit le capitaine aux passagers, qu’il crut voir indécis, vous avez cinq heures pour aller à terre : profitez de l’occasion. Vous trouverez dans cette petite île, complétement inhabitée, des sources d’eau glacée, si vous êtes naturalistes, des lapins et des perdrix rouges, si vous êtes chasseurs.

Philippe prit son fusil, des balles et du plomb.

— Mais vous, capitaine, dit-il, vous restez à bord ? Pourquoi ne venez-vous pas avec nous ?