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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/97

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— Eh bien, ne te fâche pas, dit-il ; je tenterai encore une démarche. Mais il me faut un prétexte.

— Ce prétexte, tu l’as.

— Moi ?

— Sans doute.

— Lequel ?

— Le roi a fait une promesse.

— À qui ?

— À mon fils. Et cette promesse…

— Eh bien ?

— On peut la lui rappeler.

— En effet, c’est un biais. As-tu cette lettre ?

— Oui.

— Donne-la-moi.

Taverney la tira de la poche de sa veste, et la tendit au duc, en lui recommandant la hardiesse et la circonspection tout à la fois.

— Le feu et l’eau, dit Richelieu, allons, on voit bien que nous extravaguons. N’importe, le vin est tiré, il faut le boire.

Il sonna.

— Qu’on m’habille, et qu’on attelle, dit le duc.

Puis, se tournant vers Taverney :

— Est-ce que tu veux assister à ma toilette, baron ? demanda-t-il d’un air inquiet.

Taverney comprit qu’il désobligerait fort son ami en acceptant.

— Non, mon cher, impossible, dit-il ; j’ai une course à faire par la ville ; donne-moi un rendez-vous quelque part.

— Mais au château.

— Soit, au château.

— Il importe que toi aussi tu voies Sa Majesté.

— Tu crois ? dit Taverney enchanté.

— Je l’exige ; je veux que tu t’assures par toi-même de l’exactitude de ma parole.

— Je ne doute pas ; mais enfin, puisque tu le veux…

— Tu aimes autant cela, hein ?