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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/117

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LA SALLE D’ARMES.

— Maintenant, mon père, continua le roi, si vous avez une troisième grâce à me demander, hâtez-vous, car dans une demi-heure il ne serait plus temps. En effet, l’horloge du château sonna en ce moment trois heures et demie.

Le prêtre fit signe que tout était fini. — Laissez-moi donc seul, dit Murat. Le vieillard sortit.

Murat se promena quelques minutes à grands pas dans la chambre ; puis il s’assit sur son lit et laissa tomber sa tête dans ses deux mains. Sans doute, pendant le quart d’heure où il resta ainsi absorbé dans ses pensées, il vit repasser devant lui sa vie tout entière, depuis l’auberge d’où il était parti jusqu’au palais où il était entré ; sans doute, son aventureuse carrière se déroula, pareille à un rêve doré, à un mensonge brillant, à un conte des Mille et une Nuits. Comme un arc-en-ciel il avait brillé pendant un orage, et comme un arc-en-ciel ses deux extrémités se perdaient dans les nuages de sa naissance et