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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/148

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— Le miroir de madame la comtesse.

— Folle ! Allume les bougies de la psyché. — La camérière obéit. — Maintenant, ferme cette fenêtre et laisse-moi : celle du jardin donnera assez d’air.

Teresa obéit et s’éloigna ; à peine la comtesse l’eut-elle vue disparaître, qu’elle vint s’asseoir devant la psyché, se regarda dans la glace et se mit à sourire.

C’est qu’aussi c’était une merveilleuse créature que cette comtesse Emma, ou plutôt Gemma ; car dès son enfance ses parens avaient ajouté un G à son nom de baptême ; de sorte que, grâce à cette adjonction, elle s’appelait Diamant. Certes, c’était à tort qu’elle s’était bornée à faire remonter sa noblesse à une signature de Charles-Quint ; car, à sa taille mince et flexible, on reconnaissait l’Ionienne, à ses yeux noirs et veloutés la descendante des Arabes, à son teint blanc et vermeil la fille des Gaules. Elle pouvait donc également se vanter de descendre d’un archonte d’Athènes, d’un émir sarrasin ou d’un capitaine nor-