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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/173

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rer les soupçons sur elle, l’enfant s’occupa de raccommoder ses filets ; quant à l’homme, il était couché au fond du bateau, la tête appuyée sur un des bords, et paraissait plongé dans une profonde rêverie ; de temps en temps cependant il puisait, comme par un mouvement machinal, de l’eau de mer dans sa main droite, et versait de cette eau sur son épaule gauche serrée d’une bandelette ensanglantée. Alors sa bouche se contractait avec une expression si bizarre, qu’on aurait eu peine à distinguer si c’était un rire ou un grincement de dents qui lui donnait cette expression. Cet homme était Pascal Bruno ; et cet enfant, c’était celui qui, placé au bas de la fenêtre, lui avait deux fois donné, par un cri, le signal de la fuite : au premier coup d’œil on pouvait facilement le reconnaître pour le fils d’une terre plus ardente encore que celle sur laquelle se passent les événemens que nous racontons. En effet, cet enfant était né sur les côtes d’Afrique, et voici comment Bruno et lui s’étaient rencontrés.

Il y avait un an à peu près que des corsaires