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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/184

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tous deux arrivèrent au rivage, se jetèrent dans leur canot qui les attendait, et comme la nuit ils ne pouvaient gagner la haute mer sans éveiller les soupçons, ils se contentèrent de venir se confondre parmi les barques de pêcheurs qui attendaient le point du jour pour sortir du port.

Pendant cette nuit, Ali rendit, à son tour, à Pascal, tous les soins qu’il en avait reçus en pareille circonstance, car le prince de Carini avait visé juste, et la balle qu’il cherchait vainement dans sa tenture avait presque traversé l’épaule de Bruno ; de sorte qu’Ali n’eut qu’une légère incision à faire avec son yatagan, pour la retirer du côté opposé à celui par lequel elle était entrée. Tout cela s’était passé presque sans que Bruno s’en mêlât et parût même y penser, et la seule marque d’attention qu’il donnât à sa blessure était, comme nous l’avons dit, de l’humecter de temps en temps avec de l’eau de mer, tandis que l’enfant faisait semblant de raccommoder ses filets.