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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/223

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porter moi-même, afin que le bandit ne crût pas que je la lui donnais par peur.

— Votre excellence est digne de sa réputation, dit Bruno.

— Et toi, es-tu digne de la tienne ? répondit le prince.

— C’est selon celle qu’on m’a faite devant vous, monseigneur ; car je dois en avoir plus d’une.

— Allons, continua le prince, je vois que tu ne manques ni d’esprit ni de résolution ; j’aime les hommes de cœur partout où je les rencontre, moi. Écoute : veux-tu changer cet habit calabrais contre un uniforme de capitaine et aller faire la guerre aux Français ? Je me charge de te lever une compagnie sur mes terres et de t’acheter des épaulettes.

— Merci, monseigneur, merci, dit Bruno : votre offre est celle d’un prince magnifique ; mais j’ai certaine vengeance à accomplir et qui me retient encore pour quelque temps en Sicile ; après, nous verrons.

— C’est bien, dit le prince, tu es libre ; mais, crois-moi, tu ferais mieux d’accepter.

— Je ne puis, excellence.