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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/291

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meurer en reste de politesse avec un si prévoyant camarade, il s’était chargé de faire les honneurs de son chez lui à la société ; en conséquence, les meilleurs vins de Sicile et de Calabre avaient été tirés des caves de la petite forteresse, les premiers cuisiniers de Bauso mis en réquisition, et tout ce luxe singulier auquel se plaisait parfois le héros de notre histoire déployé pour cette circonstance.

L’orgie allait un train du diable, et cependant les convives n’étaient encore qu’au commencement du dîner, lorsque Ali apporta à Placido un billet d’un paysan de Gesso. Placido le lut, et froissant avec colère le papier entre ses mains :

— Par le sang du Christ, s’écria-t-il il a bien choisi son moment !

— Qui cela, compère ? dit Bruno.

— Pardieu ! le capitaine Luigi Cama de Villa-San-Giovani.

— Ah ! dit Bruno, notre fournisseur de rhum ?

— Oui, répondit Placido : il me fait pré-